Mers el Kébir








On arrive

La plus belle rade du monde



Le fort de Kébir





Pour la majorité des personnes qui connaissent ou qui ont entendu parler de Mers-el-Kébir, c'est malheureusement souvent à cause des évènements douloureux qui s'y sont déroulés en juillet 1940.

Je ne ferai pas l’impasse sur ce drame, bien que ne l’ayant pas vécu, mais chaque français, chaque pied-noir doit savoir ce que Mers-el-Kébir et la flotte française ont payé comme tribut, non pas à la Seconde Guerre mondiale, mais aux Anglais !!! Alors quand j’entends aujourd’hui certains français, au nom des Droits de l’Homme, exiger de leur pays une « repentance » vis-à-vis de certains pays, j’ai envie de leur demander s’ils en ont exigé autant de l’Angleterre ou s’ils sont prêts à l’exiger !!! C’est vrai qu’à l’époque Churchill et de Gaulle c’était le même combat !!!! Je ne me demande plus pourquoi mon père nous a interdit d’apprendre l’anglais à l’école et même si ce p….. d’ordinateur a la plupart de ses commandes dans la langue de Shakespeare, j’arrive très bien à me débrouiller sans eux !!!!

Donc je reviendrai sur l’Histoire de Mers-el-Kébir en fin de rubrique, mais laissez moi vous conter comment j’ai découvert ce merveilleux petit village, Ste Clotilde, la Marsa, etc…



J’ai eu la chance en 1965 de retourner en Algérie. En Algérie ou en France, comme vous voudrez, puisqu’en fait, en tant que marin, je fus affecté sur ma demande à Mers-el-Kébir . Les « accords d’Evian » (voir la rubrique Documents) avaient gardé cette enclave « française » pour 15 ans après l’indépendance, c'est-à-dire jusqu’en 1977.


Le ruban légendé de mon bachi


La France l’a quittée en 1967…

En quartier libre, le soir, je sortais et je passais « la frontière » du côté du Fort Lamoune pour « rentrer » en Algérie, à Oran, avec la complicité d’un chauffeur de taxi algérien.

J’ai pu pendant 15 mois apprécier ce merveilleux petit village de pêcheurs flanqué au pied du Murdjadjo. Evidemment il était devenu un « village de garnison » abritant la base sous-marine et une caserne où séjournaient encore des légionnaires.

Trois bars se partageaient la clientèle, attirant du mieux qu’ils pouvaient les militaires français (dont certains payaient en devises françaises – denrée rare et recherchée pour ceux qui voulaient changer leurs dinars contre des francs avec un pourcentage qui dépassait un taux d’usure !! -) .

Moi j’avais un statut un peu privilégié, j’étais un des rares, sinon le seul, militaire (marins, bifins, aviateurs de bou-sfer, ou légionnaires confondus ) à être pied-noir et de surcroît d’Oran. D’accord je n’étais pas un kébirien, mais on ne m’en voulait pas pour çà (on me le pardonnait, personne n’est parfait !!!)

Donc, trois bars se partageaient l’animation de Mers-el-Kébir.

Chez Mémée, Jean-Yves (le fils) ramenait d’Oran les derniers 45 tours qu’il passait sur un électrophone posé à même le comptoir à coté d’une langoureuse patate douce qui s’étirait en lianes depuis son bocal à cornichons rempli d’eau et dans lequel les racines dessinaient une épaisse perruque blanche. Et surtout chez Mémée, c’était le seul bar dans lequel on se changeait « en civil » bien sûr, mais où on mangeait de succulents sandwichs dans lesquels des merguez dégoulinaient de harissa, servis au comptoir par l’algérien qui officiait devant le barbecue, chassant vers la rue avec un carton l’épaisse fumée que dégageaient les charbons sur lesquels la graisse tombait et s’enflammait à travers la grille.

En face, un autre bar, chez M. et Mme RICCIO (je crois), moins fréquenté et pourtant très sympathique, les trois jeunes filles de la maison se relayant derrière le comptoir autour de leur maman. Lorsque j’arrivais, elle s’empressait de mettre « La symphonie inachevée », un peu notre hymne de ralliement. Je buvais un ou deux cocas, on me donnait des nouvelles d’Oran où la maman était allée avec son mari le matin, on parlait d’avant l’indépendance, de longs soupirs, des yeux levés au ciel, des regrets … et vers 22 heures c’était le rapatriement chez Mémée.

Monsieur RICCIO est décédé en 1966, et je me souviens de mes passages au Bar où la tristesse s’était installée…et où l’électrophone s’était tû.

Le troisième bar me plaisait moins. J’y passais quand même, dans la noria journalière, mais je ne m’y attardais pas, préférant de loin l’ambiance de chez Mémée.

A mers-el-kébir A Mers-el-kébir

Que de souvenirs ...
ces photos ont été prises le jour de mes 20 ans à la Base navale de Kébir






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