Oran, au fil des ans...






intérieur sta cruz



Vue générale, on distingue la cathédrale au centre supérieur droit



L' Oranie




Il était une fois Oran
vers 903
Petit village côtier fréquenté par des marins andalous-maures, émissaires des Omeyyades* de Cordoue
(Les omeyyades : Première dynastie de califes ("successeurs de Mahomet, chefs temporels de la communauté musulmane)qui règna depuis Damas sur l'ensemble de l'Islam et qui conquirent le Maghreb)
910-1082
Conflits incessants entre ces mêmes Omeyyades d’Espagne et les Fatimides* de Kairouan
(Les Fatimides : Dynastie chiite de califes (prétendant descendre de Fatima, fille de Mahomet) qui régna au Maghreb et en Egypte aux Xème et XIème siècles)
1082-1145
Présence des Almoravides* du Maroc.
(Les Almoravides : Berbères sahariens islamisés, organisés en cohortes de moines soldats. Au WIème siècle, ils conquièrent une partie du Maghreb, avant d'étendre leur domination sur l'Andalousie)
En 1145, Ibrahim Ben Tachfin périt à Oran en luttant contre les troupes Almohades* déjà victorieuses devant Tlemcen.
(Les Almohades : Dynastie d'origine berbère. Ils se proclament "messies de l'Islam". Puritains sunnistes, ils chassent les Almoravides de l'Espagne (à partir de 1147) er règnent sur celle-ci jusqu'en 1269).
1145 - 1238
Présence des Almohades de Marrakech.
1147 marque le début des persécutions contre les juifs d'Oran.
1238 - 1509
Présence des Zianides de Tlemcen puis des Mérinides de Fes.
La protection de l'émir, le système douanier (tarifs), le commerce avec Marseille, et les républiques italiennes de Gênes et de Venise, avec lesquelles Oran signe en 1250 un traité de Commerce, pour une durée de quarante ans, font des Oranais des gens riches, à tel point que vers la fin du XIVe siècle le célèbre historien arabe Ibn Khaldoun pouvait s'exprimer ainsi : « Oran est supérieure à toutes les autres villes par son commerce. C'est le paradis des malheureux. Celui qui arrive pauvre dans ses murs en repart riche ».
La ville excelle dans l'exportation du plomb, de la laine, des peaux, des burnous fins, des tapis, des haïks, du cumin, des noix de Galle, sans oublier la traite des esclaves noirs.
1501
Les Portugais lancent une expédition pour tenter d'accoster sur la plage des Andalouses.
1505
L'Espagne s'engage dans la première expédition organisée contre Oran.
1509
17 mai - La prise de la ville par l'armée du cardinal Francisco Jiménes de Cisneros commandée par Pedro Navarro, est effective
1554
le gouverneur était le comte d'Alcaudete. Il fit alliance avec le sultan marocain Mohammed ech-Cheikh contre les Turcs qui étaient installés à Alger.
1568
Don Pedro Garcerán de Borja, qui était le grand maître de l'ordre de Montesa, capitaine général, est nommé à Oran depuis un an lorsque le 14 juillet 1568, don Juan d'Autriche, fils bâtard de Charles Quint, frère du roi Philippe II, arrive dans le port de Mers-el-Kébir.
1563
Construction au sommet du pic de l'Aïdour, du fort de Santa-Cruz par Don Álvarez de Bazán y Silva, marquis de Santa-Cruz.
Les Espagnols restent maîtres de la cité jusqu'en 1708.
Ils en sont chassés par le Bey turc Mustapha Ben Youssef, dit Bouchelaghem .
Ils reviennent en 1732 avec l’armada du duc de Montemar et la victoire d'Aïn El Turk.
1790
Le mois d'octobre 1790 va plonger, d'une façon foudroyante, la ville d'Oran dans la désolation et dans le deuil.
Dans la nuit du 8 au 9, un violent séisme fit plus de trois mille victimes en moins de sept minutes.
À la suite de ce terrible événement, le roi d'Espagne Charles IV ne vit plus l'intérêt d'occuper Oran, qui devenait de plus en plus onéreuse et périlleuse; il entame des discussions qui dureront plus d'une année avec le Bey d'Alger.
Un traité est signé le 12 septembre 1792.
Après un long siège et un nouveau tremblement de terre qui désorganise les défenses espagnoles, le Bey Mohamed Ben Othman dit Mohamed El Kébir prend possession d'Oran le 8 octobre de la même année.
1796
la Mosquée, dite du Pacha (en l'honneur d'Hassan Pacha, Dey d'Alger), est construite par les Turcs avec l'argent provenant du rachat des prisonniers espagnols, après le départ définitif de ces derniers.
Jusqu'en 1830, les Beys firent d'Oran leur capitale au détriment de Mascara
1830
La ville de 10 000 habitants est encore possession de la Sublime Porte (Empire Ottoman) lorsqu'une escadre sous les ordres du capitaine de Bourmand s'empare de Mers-el-Kébir, le 14 décembre 1830
1831
C'est dans une cité en ruine et misérable, peuplée de 2750 âmes, que, le 4 janvier 1831, s'installent les Français commandés par le général comte Denys de Damrémont.
Dès septembre 1830, un commissaire du Roi, faisant fonction de maire, est installé à Alger.
En septembre 1831, le général Berthezène nomme à Oran, avec les mêmes attributions, M. Pujol, capitaine de cavalerie en retraite, blessé à la main droite sous l'Empire.
1832
A la tête de cinq mille hommes, un jeune Emir répondant au nom d'Abd El-Kader marche sur Oran.
avril 1833
A la suite d'un dissentiment avec le duc de Rovigo, commandant en chef, le général Boyer, qui vient d'enlever Arzew, quitte Oran et est remplacé par le baron Louis Alexis Desmichels.
La ville, attaquée par Abd el Kader, tient bon.
1836
Le général de Létang transforme les glacis du Château-Neuf en une promenade qui porte son nom.
1837
Le général Bugeaud débarque à Oran pour négocier un nouveau traité (la convention de la Tafna, 20 mai) avec l'émir Abd El-Kader.
Le 14 novembre, l'émir signe un traité avec Desmichel, qui reconnaît son autorité sur l'ouest de l'Algérie, sauf Oran, Mostaganem et Arzew.
1845
Construction du "Village Nègre" par le général Lamoricière.
1847
Suite à une sécheresse dramatique de plusieurs mois, une terrible épidémie de choléra frappe et décime une large part de la population d’Oran.
1848
Oran devient préfecture du département homonyme. Création du petit Bassin du Vieux Port (quatre hectares). Un hôpital civil est édifié.
1849
Construction de la chapelle de la Vierge pour se débarrasser du choléra.
1866
25 juillet. Création du diocèse d'Oran.
1880
Début de la construction de la synagogue.
Oran connaît une grande extension à partir de la place d'Armes.
Le ravin de l'Oued Rouina est comblé.
1886
Inauguration de l'hôtel de ville
1907
Édification du théâtre.
1909
14 décembre : sur un terrain de la Sénia, Julien Serviès effectue le premier vol retentissant en Oranie, avec un monoplan Sommer. Le 9 janvier suivant, un grand meeting rassemble quarante mille personnes, toujours à la Sénia, en présence du Maréchal Lyautey.
1913
Ouverture au culte de la Cathédrale du Sacré-Cœur.
1930
Création de nouveaux quartiers, moins denses et plus luxueux, achevant l'urbanisation de la première couronne, dans sa partie orientée vers l'intérieur du pays.
Ces quartiers sont Gambetta supérieur, Bon Accueil, les Castors, Médioni, Boulanger, Cité Petit…
Ce développement se poursuit tous azimuts avec la création de quartiers encore plus somptueux, débordant la première couronne (quartier de Saint-Hubert, Les Palmiers, Point du Jour, Gambetta…)
1930-32
Oran-La Sénia est l'aérodrome utilisé sur lequel sont établis plusieurs records mondiaux de durée et de distance en circuit fermé.
1940
Début de la construction de la nouvelle préfecture.
3 juillet : la flotte française de l'Atlantique basée à Mers el Kébir, est bombardée par la flotte britannique, en provenance de Gibraltar, entraînant la perte de trois cuirassés : le Dunkerque, le Provence et le Bretagne.
Mille deux cents marins périssent.
1942
8 novembre : prélude au débarquement en Italie ; c'est au tour des Britanniques et des Américains de débarquer à Arzew et sur les plages des Andalouses.
1950
Oran compte 256661 habitants. La population oranaise originaire d'Espagne est estimée à 65 % du total des Européens, eux-mêmes plus nombreux que les musulmans.
1957
Construction du stade municipal baptisé "Fouques-Duparc", d'une capacité de quarante-cinq mille places.
1962
Fin de la présence française.
le 3 juillet : l’algérie est indépendante.
le 5 juillet : la tragédie de l’enlèvement et du massacre de plusieurs milliers de pieds-noirs oranais.


L'histoire d'Oran ne s'arrête pas en Juillet 1962, la mienne s'est arrêtée à cette date.
J'attends qu'un Oranais veuille bien me faire savoir ce qui s'est passé depuis 45 ans et je serai heureux de continuer à écrire l'histoire de notre ville.
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vous pouvez écrire à :Oran ma ville



Le sud-ouest de la ville (Eckmükl notamment) attesterait des origines préhistoriques de notre ville qui, d’après certains plans cadastraux portait le nom de IFRY à l’époque (signifiant « grotte » en berbère)
Dans la salle de la Préhistoire du Musée Ahmed Zabana (ex-musée Demaëght), les témoignages de la présence d’humains qui auraient occupé la grotte du Polygone d’Eckmühl et celles de Noiseux l’attestent : outils en pierre taillée et polie, et instruments divers en os.
Cependant, aucun témoignage certain, à ORAN même, d’une occupation phénicienne, romaine ou autre, et, s’il est plausible qu’au VIIème siècle les arabes furent présents en Oranie, ce n’est qu’au début du 10ème siècle de notre ère qu’Oran sera créée.

Une bande de marins andalous-maures fréquentent le port (Portus Divini, qui en fait désignait l’ensemble de la baie), point d’appui pour leurs échanges commerciaux avec l’intérieur du pays.

Le commerce se fait donc avec l’Espagne, les bateaux d’Andalousie arrivent chargés de marchandises et repartent les cales remplies de blé.

Le port d’Oran, à cette époque, n’offre que peu de sécurité, à l’instar de celui de Mers-el-Kebir, plus grand, plus protégé, plus profond et surtout plus abrité.
Les navires mouillaient à Oran en été, et à Mers-el-Kebir en hiver.
Le commerce est très florissant, tous les grands ports de la Méditerranée y ont comptoir et attaches (fondoucks) : Ceuta, Barcelone, Marseille, Gênes et Venise…

Oran, considéré comme le port du Royaume de Tlemcen, on y importe textiles, teintures, épices, parfums et produits médicaux.
On y exporte la laine, les peaux, les cuirs tannés, les céréales, l’huile et même des esclaves noirs. Le coton cultivé au sud de la Grande Sebkha est très apprécié.
Oran sera l’entrepôt du commerce que le Soudan fait avec le Niger et le Maroc.
Ce commerce, l’importance, la richesse et la prospérité de la ville d’Oran vont pourtant décliner et se tarir au 15ème sicèle, les portugais ayant pris possession des routes maritimes du Golfe de Guinée, favorisant le développement du commerce.
La première incursion portugaise date de 1501.
Mais la première expédition espagnole en 1505 n’aboutira à la prise de la ville d’Oran que le 17 mai 1509.
Les espagnols resteront à Oran jusqu’en 1708 et en seront chassés par le Bey turc Mustapha Ben Youssef. Pourtant ils y reviendront en 1732…
La France a, elle aussi des vues sur l’Algérie et en particulier sur Oran qui est, ne l’oublions pas une possession de l’Empire Ottoman (possession de la « Sublime Porte »).
Mers-el-Kébir tombera le 14 décembre 1830.
Sous le commandement du Général Damrémont (Denys de), les français rentrent dans Oran le 4 janvier 1831, alors que depuis septembre 1830, un commissaire du Roi (ayant statut de maire de la ville) est installé à Alger.
En 1832, un jeune émir, Abd el Kader, va marcher sur Oran, fort de 5000 hommes. Plusieurs attaques, mais la ville tient bon..
C’est en 1837 que le général Bugeaud débarque à Oran, afin de négocier avec Abd el Kader ce qui sera « le Traité de la Tafna » (20 mai 1837).
En novembre de cette même année, Abd el Kader signera avec Desmichels un traité qui lui reconnaîtra souveraineté sur tout l’ouest de l’Algérie, sauf Oran, Arzew et Mostaganem.
Dix ans plus tard, nous sommes en 1847, une épidémie de choléra décimera une grande partie de la population d’ Oran. La chapelle de Santa-Cruz sera construite sur la montagne du Mudjadjo dans l’espoir d’éradiquer l’épidémie.
Le diocèse d’Oran sera créé en 1866 (25 juillet) et la grande synagogue (Boulevard Joffre) sera construite à partir de 1880.
Là, tout va très vite, et à partir de la Place d’Armes, la ville va connaître une grande expansion.
Le ravin d’Oued Rouina sera comblé (par l’ingénieur Aucour).
Les premiers omnibus hippomobiles apparaissent en1881
La mairie est inaugurée en 1886
Les omnibus cèdent la place aux tramways électriques en 1889
Le splendide théâtre est édifié en 1907


Un peu de patience, la suite est en préparation...





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