Eh bien ! rends-moi ces temps de mon adolescence
Où je n’étais moi-même encore qu’en espérance,
Cet âge si fécond en chants mélodieux,
Tant qu’un monde pervers n’effraya pas mes yeux ;
Tant que, loin des honneurs mon cœur ne fut avide
Que de fleurs, doux trésors d’une vallée humide !
Dans mon songe doré, je m’en allais chantant,
Je ne possédais rien, j’étais heureux pourtant !
Rends moi donc ces désirs qui fatiguaient ma vie,
Ces chagrins déchirants, mais qu’à présent j’envie,
Ma jeunesse !... En un mot, sache en moi ranimer
La force de haïr et le pouvoir d’aimer !



Prologue de Faust, écrit par Goethe
traduit par Gérard de Nerval

Beaucoup d’entre nous pourraient écrire ces vers aujourd’hui…





Le mercredi 4 juin 1958, du haut du balcon du Gouvernement Général à Alger, de Gaulle lancera :
" Je vous ai compris "



En fait, nous ne saurons jamais ce qu'il avait compris.

Le lendemain, l'Echo d'Oran invitait la Ville à pavoiser, la visite du Général étant prévue le vendredi 6 Juin...

Deux ans plus tard, recevant à l'Elysée Monsieur Lauriol, député d'Alger :
" Voyons, Lauriol, ce ne sont pas des français ces gens-là... "


Et non, ne lui en déplaise, nous n'étions pas des "français" (qualificatif générique réducteur), nous étions et nous resterons des "français d'Algérie"


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