Les Harkis



Ne connaissant pas bien cette catégorie de notre communauté, je serais très sensible à l'intervention sur cette page, de harkis, de membres de leur famille ou de leurs enfants, pour témoigner de ce que furent les harkis en Algérie et de ce qu'ils sont devenus en France....


Merci de bien vouloir apporter votre contribution à ce site qui est aussi le vôtre...






Au fil du temps…
1848
La Constitution française inscrit l’Algérie dans La France
1865
Il est reconnu aux « indigènes » musulmans et juifs le droit d’opter pour la nationalité française
1914-18
La Grande Guerre
Recrutement de presque 175.000 musulmans, la moitié sera composée d’engagés volontaires.
25.000 d’entr’eux tomberont sur les champs de bataille sous les couleurs de la France.
1936
Le projet Blum-Violette qui devait accorder la pleine citoyenneté à 21.000 musulmans est refusé par les milieux extrémistes français et par les indépendantistes de l'étoile nord africaine (créée en 1926 à Paris par Messali Hadj).
1943-45
Seconde guerre mondiale
« Les Indigènes » contribueront pour une large part à la libération de la France.
1er Novembre 1954
Début des hostilités, la guerre d’Algérie éclate...
1955
Création des groupes d’auto-défense et des sections administratives spécialisées (S. A.S.)
1956
Création des premières harkas et des groupes mobiles de sécurité (G.M.S.)
Congrès de la Soummam, les chefs du Front de Libération Nationale (FLN) se réunissent et signent la plate-forme du FLN
1957
Les formations de "supplétifs" comptent désormais 70.000 hommes
1959
Le total des supplétifs atteint les 160.000 hommes
Le 16 septembre, proclamation du droit des Algériens à l’autodétermination
1961
Désarmement de harkas et dissolution des S.A.S.
22 avril 1961
Putsch des Généraux (SALAN, CHALLE, JOUHAUD, ZELLER)
18 mars 1962
Signature des accords d’Evian
19 mars 1962
Cessez-le-feu en Algérie
avril 1962
Premiers rapatriements en France des harkis et des musulmans menacés pour leur fidélité à la France
16 mai 1962
Louis Joxe interdit le rapatriement des harkis et autres supplétifs
Mai 1962
L’exode commence, les français d’Algérie fuient leur pays
1er Juillet 1962
Avec l’indépendance de l’Algérie, République démocratique et populaire, ce sera le massacre des harkis et le triste 5 juillet à ORAN









Le drame harki



Parmi les principales victimes de l'évacuation hâtive de l'Algérie figurent les supplétifs musulmans. Ils sont communément appelés harkis, d'après le nom donné à leur formation : «harka» (mouvement en langue arabe).

260.000 musulmans servaient les autorités françaises en qualité de harkis mais aussi comme élus, fonctionnaires ou militaires de carrière. Avec leur famille, ils représentaient un million de personnes, soit un effectif équivalent à celui des pieds-noirs de souche européenne ou israélite.

A la veille de l'indépendance de l'Algérie, les Français de la métropole ne se soucient pas de leur devenir (sauf exceptions rarissimes comme l'historien Pierre Vidal-Naquet). Ils se donnent bonne conscience en feignant de croire au respect par le FLN de son engagement de ne pas exercer de représailles.

Lire dans "Documents" l'appel du 1er novembre 1954 du F.L.N et en particulier le paragraphe "EN CONTREPARTIE"

Le président de la République, le général de Gaulle, est réticent au transfert des harkis en métropole. Attaché à une vision conventionnelle de la France, celle de Jules Ferry et de Jules Michelet, il craint que le pays ne perde son identité en recevant un trop grand nombre de musulmans. Pourtant on ne parlait pas déjà d’un Ministère de l’identité nationale et de l’immigration !!..
Quant aux communistes, très influents dans la gauche française, ils assimilent les harkis à des «collabos» et ne s'affligent aucunement de leur sort. Le Président algérien, à l'Assemblée Nationale française utilisera les mêmes termes.

C'est ainsi que les officiers reçoivent l'ordre de désarmer les harkis. Pour vaincre la méfiance de leurs subordonnés, beaucoup usent du prétexte d'une inspection de routine. Ils les livrent sans armes à la vindicte des autres musulmans. Le ministre des Affaires algériennes, Louis Joxe, interdit formellement l'embarquement des harkis sur les navires à destination de la métropole.

93.000 musulmans, y compris femmes, enfants et famille proche, devront leur salut à des officiers qui ne supportent pas d'abandonner leurs hommes et, pour cela, bafouent les consignes des autorités supérieures.

Beaucoup de ces officiers, traumatisés par l'attitude du général de Gaulle et de son gouvernement, rejoindront un peu plus tard l'OAS.

Comme il était à prévoir, les harkis restés en Algérie vont affronter la vengeance des vainqueurs. Les chiffres avancés par l'historien Charles-André Ageron sont de 50.000 harkis massacrés par les Algériens dans les semaines qui suivent la proclamation du «cessez-le-feu». Quelques rares témoignages font état de cruautés infinies. Mais leur évocation va demeurer tabou en France jusqu'à la fin des années 1990.

En métropole, dès 1963, une partie des rescapés musulmans sont éparpillés dans près de 70 hameaux de forestage relégués à plusieurs kilomètres des villages et lieux de vie. Leurs enfants sont scolarisés sur place jusqu'au secondaire. Certains de ces camps d'accueil d'urgence, tels que Bias ou Saint-Maurice-l'Adoise, vont perdurer jusqu'en 1975, générant un mal de vivre aigu parmi les descendants des harkis, évalués à quelques centaines de milliers (près de 1% de la population française).

Faute de mieux, le président Jacques Chirac a décidé par décret, en 2001, que le 25 septembre serait une journée d'hommage aux harkis.









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