Mardi 18 mai 2010



04h30 réveil
L’hôtel étant Boulevard du 2ème Zouaves, face à la rue Eugène Etienne, à deux pas de l’ancienne synagogue devenue mosquée, mes nuits sont ponctuées par l’appel du muezzin. L’église Saint André, mosquée également, très proche, appelle aussi ses fidèles à la prière obligatoire de l’aube (as-soubh, plus communément dénommée Fajr), presque une heure et demie avant le lever du soleil.
Heureusement, je suis un lève-tôt, et je ne suis pas venu à Oran pour me prélasser dans une chambre d’hôtel jusqu’à 11 heures du matin ! Donc, merci à ce réveil-matin ponctuel.
Il est 06 heures, il ne fait pas encore tout à fait jour, je sors de l’hôtel.
Max m’avait demandé quelques photos du quartier, notamment de l’Impasse Riga où il a grandi.
Il va faire beau aujourd’hui, comment en serait-il autrement d’ailleurs ?




Rue du Cirque
(entre le boulevard du 2ème Zouaves et le boulevard de l'Industrie)


Impasse Riga
(partait de la rue du Cirque pour aboutir bd de l'Industrie)


Impasse Riga vue de la rue du Cirque


Impasse Riga vue du bd de l'Industrie

D’un pas, je suis sur le Boulevard Joffre, j’ai décidé de « monter » au Sud, à Eckmühl.
Je suis au carrefour du Rex, à ma gauche la Rue Daru et le mur des casernes (Zouaves ou 28ème Train ?). Un soldat en arme monte la garde dans la guérite en béton qui surplombe le boulevard de Mascara. Nos regards se croisent, il ajuste son casque lourd sur sa tête et détourne son regard. Je continue à prendre des photos, et je m’engage Rue de Tlemcen. Les grilles du Cinéma REX essaient de contenir les sacs poubelles entassés dans le hall. L’odeur qui s’en dégage empêche tout stationnement. Très peu de circulation à cette heure, pas de piétons non plus.
Je longe tout le quartier de Saint Antoine, les rues de Calvi, Ajaccio et tutti quanti. Je m’engage rue Deligny, histoire de voir la maison où je suis né, au numéro 16. Je m’attarde un moment devant des volets clos et je reprends ma route. A droite je prends la rue Mac Mahon et je monte jusqu’à la rue de Ganay. Je rejoins la rue de Tlemcen. A l’angle gauche s’élève une superbe mosquée qui a remplacé le boulodrome cher à mon grand-père.
J’arrive au Tir au Pistolet. Yvan B. m’avait demandé des photos l’an dernier : l’angle de l’avenue Jules Ferry et Avenue d’Oujda. Je m’étais planté, donc cette année, il les aura les photos de son enfance.



La Station du Tir au Pistolet


Le Tir au Pistolet,
angle avenue d'Oujda et rue du Ravin Ras-el-Aïn


Le Tir au Pistolet
(avenue du Colonel Ben Daoud, avenue Jules Ferry et avenue d'Oujda)


Angle avenue Colonel Ben Daoud et avenue Jules Ferry


Angle avenue Jules Ferry et avenue d'Oujda


Angle avenue Colonel Ben Daoud et avenue Jules Ferry


Avenue du Colonel Ben Daoud


Je poursuis ma route avenue d’Oujda, l’école Jean Zay… le marché d’Eckmühl. Je rentre dans le marché, les commerçants préparent consciencieusement leurs étals, pyramides de tomates, d’agrumes, de fruits… Il fait encore sombre dans le marché, je discute avec les marchands, finalement rien n’a vraiment changé depuis les années 60.




L'école Jean Zay, avenue d'Oujda


Ecole Jean Zay


En remontant l'avenue d'Oujda vers Eckmühl


Le marché d'Eckmühl

Je traverse le marché et me voilà rue du Docteur Pauly, puis Place Noiseux. Les ficus sont toujours là, mais les fruits mauves qui tombaient et que nous ramassions ne sont pas encore murs… La devanture de la petite épicerie de Mme Ascensio a été carrelée en bleu et blanc, d’un goût douteux. Je fais le tour de la Place, l’école communale, la Rue Nansouty qui descend vers l’église, l’école des filles, je reviens sur mes pas, Rue Eugène Lallement, l’école Georges Lapierre, je traverse l’avenue Albert 1er et j’emprunte l’avenue Jules Vinson vers la Cité Protin.




Rue du Docteur Pauly
(derrière le marché d'Eckmühl et qui aboutit Place Noiseux)


Place Noiseux


Ecole Georges Lapierre


Rue Eugène Lallement, vers l'avenue d'Oujda
(part de l'avenue Albert 1er, traverse la Place Noiseux et aboutit avenue d'Oujda)


Rue Eugène Lallement, école de garçons Georges Lapierre
à droite l'épicerie de Mme Ascencio


Ecole de garçons Georges Lapierre
vue de la Place Noiseux


Ecole de garçons Georges Lapierre
vue de l'avenue Albert 1er


Rue Eugène Lallement


Avenue Albert 1er, vers le haut


Vers le bas de l'avenue Albert 1er
(à gauche, façade latérale de l'école G. Lapierre)


Avenue Jules Vinson


Quelques photos Rue du Consul Duval, puis Rue Général Claverie (l’année dernière on m’avait demandé des photos de la maison qui fait l’ angle, je m’étais planté aussi !)




6, avenue Jules Vinson


8, avenue Jules Vinson, angle rue Consul Duval


Avenue Jules Vinson, vers Cité Protin


Avenue Jules Vinson, vers avenue Albert 1er
(au fond, les ficus de la Place Noiseux)


J’arrive sur la Place Félicien Protin, le petit kiosque est toujours là dans un état impeccable. Vu l’heure, il est encore fermé, je le regrette.
Je retrouve avec plaisir les premiers immeubles de la Cité Protin et les chalets militaires cachés derrière les murs de chasteté qui ont remplacé les petits murets qui les entouraient.
Impossible de voir les jardins et ces lieux si familiers me semblent totalement inconnus. Sollicitant ma mémoire, j’arrive à situer quelques chalets. Je ne m’attarde pas, le quartier est sans intérêt désormais. Je poursuis ma route.




La place de Protin
(entre l'avenue J. Vinson et la rue Félicien Protin)


Le kiosque sur la Place Protin, face à l'avenue J. Vinson


Les premiers immeubles de la Cité Protin


L'avenue Jules Vinson vers la Ruche des PTT


Rue du Colonel Jeanpierre


Vers la rue de la TSF, à hauteur de l'immeuble E


Vers la rue de la TSF, à hauteur de l'immeuble E


... et suivantes, les chalets militaires






Chez Alain




Chez Albert

Rue de la TSF, la Ruche des PTT comme on l’appelait, et je prends quelques photos sans conviction, que l’on m’a demandées, en espérant qu’elles rappelleront des souvenirs d’un temps passé.




Rue de la TSF (angle avenue J.Vinson)


Rue de la TSF


Rue de la TSF, en descendant vers Choupot


En descendant la rue de la TSF
(elle croisera la rue Laurent Guerrero pour se prolonger par l'avenue du Foyer Oranais)


Rue de la TSF, vers le haut
(elle rejoint la rue du Docteur Cauquil)


L'avenue Jules Vinson
depuis l'intersection avec la rue de la TSF


Toujours l'avenue Jules Vinson


Je descends vers Choupot par la Rue Edouard Choupot, rue que j’ai empruntée des centaines de fois. Je ne reconnais rien, pas davantage l’épicerie qui faisait angle que l’atelier du tôlier, ni la maison de M., j’avance à l’aveuglette dans l’espoir d’apercevoir enfin une maison, un immeuble, un commerce qui vont me confirmer que je suis bien à Choupot.
Je croise l’avenue Laurent Guerrero qui n’évoque aucun souvenir, pas plus que l’avenue Aristide Briand (communément avenue de Choupot).
Enfin, sur une maison, une plaque me précise que je suis sur le « Cours « Sahila Belaouhel. Bon, çà ne veut rien dire, évidemment, mais puisque les rues ont été rebaptisées « rues », les avenues « avenues », les boulevards « boulevards », j’en déduis que ce « cours »-là est fatalement le Cours Lafayette.




Rue du Colonel Jeanpierre en descendant vers Choupot


Rue du Colonel Jeanpierre en montant vers les chalets militaires


Avenue Laurent Guerrero (prolongement de l'avenue Jules Ferry)


Avenue Laurent Guerrero


La rue Edouard Choupot


Avenue Aristide Briant (avenue de Choupot)


Avenue Aristide Briant (avenue de Choupot)


Toujours la rue Edouard Choupot vers Boulanger


Avenue Aristide Briant (avenue de Choupot)
vers l'avenue Albert 1er


Le cours Lafayette


La Rue Général Nivelle est déserte, j’arrive rue Gantès. Je reconnais la façade de l’Entreprise Martinez, Matériaux de Construction, surtout parce que mes souvenirs datent de l’année dernière. En effet, en Juin dernier, le propriétaire des lieux m’avait reçu avec beaucoup de gentillesse. Au fil de la conversation, je devais apprendre qu’il était en fait le fils de Miloud, un jeune homme dévoué et à tout faire de l’entreprise en 1960.
Je reconnais vaguement la Place Ferdinand Ollier.




Avenue du Général Nivelle


Ex rue Gantès


La rue Gantès


Place Ferdinand Ollier


16, rue Gantès
(c'était chez J.MARTINEZ, Carrelages et matériaux de construction)


J'arrive Avenue de la République. Quelques photos-souvenirs, qui n’en sont plus…
Je veux monter sur la terrasse du 62, la cage d’escalier est sombre, la minuterie ne fonctionne pas. Un étage, puis deux, puis trois, j’aurais dû être sur la terrasse. Le couloir qui y menait a été obstrué par une porte. A tout hasard, je frappe, avec insistance. Il est très tôt, mais je n’ai quand même pas gravi ces trois étages pour qu’une porte me fasse barrage. Soit cette porte ferme la terrasse et je n’aurai dérangé personne, soit quelqu’un habite derrière et dans ce cas il me permettra l’accès. Mon insistance a eu raison du sommeil du juste. Le locataire m’ouvre la porte, la tête dans le cirage et éberlué par ma présence. Rapidement je lui explique que je veux aller sur la terrasse pour prendre des photos. Surpris et toujours interloqué il me laisse passer, je traverse son modeste appartement, dans une grande précarité, que le corridor a agrandi, il ouvre un cadenas et enfin la lumière du jour, je suis sur la terrasse. Elle me parait ridiculement minuscule, mais je n’ai pas le temps de jouer au métreur ni au géomètre : elle devait être comme çà à l’époque, c’est tout ! Bon, je suis un peu déçu, mais je prends quand même quelques clichés, je remercie cet homme, après avoir visité son appartement (que ma grand’mère a occupé en 1961). Il m’invite à revenir quand je le voudrai et, très aimable, m’offre gentiment un bonbon à la menthe et me donne son numéro de portable.




Avenue de la République
Anciennement chez Riri et le Bar "la Cigogne"


Toujours avenue de la République
C'était l'épicerie de Mme DIAZ


Rue du Capitaine Darbos (où habitait Lucienne)


62, avenue de la République
L'immeuble du Docteur Nahmanovici
au rez-de-chaussée c'était la Société Guigoz,
le pignon à droite, ce sont les bureaux de l'entreprise Lamy-Trouvain


L'avenue de la République vers la ville
Gros travaux pour la ligne de tramway


Je redescends, l’état des boites aux lettres me laisse à penser que le facteur ne doit pas pousser la porte souvent…
Je vais jeter un coup d’œil Cours Lafayette. L’entreprise Lamy Trouvain (Pompes Funèbres Générales à l’époque), est toujours là. Je me hasarde dans la cour, des ouvriers fument leur cigarette avant l’embauche. On discute un moment, ils me font l’honneur des lieux, je me fais expliquer en quoi consiste désormais l’activité de l’entreprise qui fabrique toujours des cercueils, moins somptueux, puisqu’ils ne servent qu’au transport des dépouilles mortelles, les musulmans étant ensevelis dans un linceul. Je refuse un thé, je prends quelques photos et je les quitte sur une « agréable journée » qui n’a rien de moqueur, conscient quand même que mon souhait est un peu en déphasage par rapport au travail qui les attend.




Le Cours Lafayette


Le cours Lafayette


Entrée de l'Entrepise Lamy-Trouvain (Pompes Funèbres Générales)
Cours Lafayette


Dans la cour de l'entreprise Lamy Trouvain
l'entrée est à gauche


Vue sur l'avenue de la République, vers la ville
depuis la terrasse du 62


Depuis la terrasse du 62 av. de la République (parapet bleu)
vue dans la cour des pompes funèbres
où l'on fabriquait les cercueils.
L'entrée, non visible sur la photo, est en bas à droite.
L'entreprise a toujours la même activité,
à la différence que les musulmans sont inhumés dans un linceul


De la terrasse du 62, vue vers Saint Hubert



L’avenue de la République est un vaste chantier. Des entreprises espagnoles et portugaises construisent la ligne du tramway. Je traverse la voie défoncée et j’en profite pour aller saluer le personnel du Quotidien d’Oran, de l’autre côté, rue de la Croix Rouge à Médioni.
Je poursuis ma route vers Saint Hubert, Le Law Tennis Club, la Laiterie, une petite virée dans le quartier méconnaissable. Des villas somptueuses ont occupé tout le cadastre, il ne reste plus une parcelle.
Allez, pour ce matin, il est temps de regagner la ville.
Je reviens donc sur mes pas, longeant la barricade qui ferme le chantier du tramway au public.
Le soleil est déjà haut dans le ciel, la ville s’est animée à mon insu.
Au rond-point de la gare Hammam Bou Hadjar (Avenue de Yougoslavie), un policier est totalement débordé à régler la circulation.
Je longe le Jardin Public, le Boulevard de Mascara et je m’engage Rue Général Cérez.
Je connais parfaitement cet itinéraire, derrière les casernes, je l’empruntais tous les matins pour aller à Ardaillon. A gauche, le mur d’enceinte des casernes jusqu’au boulevard Joseph Andrieu, à droite des immeubles vétustes menaçant de s’écrouler. Néanmoins, tous les balcons sont parés de paraboles qui me donnent l’impression de projecteurs vers Santa Cruz …
J’arrive Place Sébastopol, à gauche je prends le Boulevard du même nom et je descends jusqu’à la Place Karguentah, le Boulevard du 2ème Zouaves et j’arrive à l’hôtel.
Content de ma virée, le temps de récupérer, de visionner les photos que j’ai prises, changement de tenue, je repars dans l’autre sens, prendre un thé à l’Unic (Michelet) où j’ai rendez-vous à 10 heures 30. Mon rendez-vous a 1 heure et demie de retard.
Direction Canastel où je déjeune « en famille », poissons frits, salade juive et surtout salade d’oranges, succulent.
Je ne peux rester passer l’après-midi, j’ai rendez-vous avec l’Association « Générations Oranaises » (G.O.) à l’USTO, concert de hip-hop et raï. Le théâtre romain de l’Université est bondé, 500, 1000, peut-être 2000 jeunes, dans un bruit d’accords d’instruments électriques, de sonorisation et de dernières répétitions… Certains s’essaient même au hip-hop sous les applaudissement des copains venus les soutenir.




Vers 16 heures 30 je quitte l’USTO, direction Arzew, bretelle Sidi Bachir où je suis invité au café. Devant des pâtisseries orientales, une théière fumante et du Coca-cola bien frais, je retrouve avec plaisir Charef, son épouse, ses filles et son fils.
19 heures, il est temps que je regagne mes pénates, je ne veux pas rester dîner, besoin de souffler un peu.
Après cette journée marathonienne, je quitte l’hôtel vers 20 heures, direction « Les Chasseurs ». A l’angle du boulevard front de mer, en face de chez Nassim, je m’installe à la cafétéria « Barbarossa » et je récupère devant une salade algérienne et un coca.


suite
Mercredi 19 mai