Vendredi 21 mai 2010



C’est vendredi, jour férié.
Ce matin, rendez-vous Place d’Armes à 9 heures. L’institut Cervantès organise une visite des fortifications de la ville à laquelle je suis convié.
J’ai encore trois heures devant moi, alors je vais aller faire un tour du côté des bas-quartiers.
Je commence par le boulevard Joffre, juste à côté de l’hôtel. Après avoir dépassé la Mosquée Abdallah Ibn Salem (ex Grande Synagogue), j’arrive Place Valéro, déserte. A partir de 10 heures le matin la place est noire de monde et pour cause, c’est l’arrêt de tous les bus qui desservent les quartiers Sud. Ce matin, grasse matinée pour les travailleurs d’Oran, je ne serai pas gêné par les passants jusqu ‘à une heure avancée de la matinée.
Place d’Armes, la mairie, le théâtre dont je fais le tour et j’emprunte la Rue des Jardins.
A une cinquantaine de mètres sur la droite, je m’attarde sur le parapet qui domine Sidi Houari. De loin, le bâtiment de l’hôpital Baudens est éclatant de blancheur, exposé aux premiers rayons du soleil (de près, cette impression est vite balayée).
Tout en descendant, je croise l’impasse Wagram, jonchée de détritus, je m’y engage quand même, la Rue Friedland et la Rue de l’Aqueduc doivent se trouver par là. Triste désolation pour la rue de l’Aqueduc qui connût en son temps la notoriété due à ses rendez-vous galants et à ses maisons closes (comme on disait).
Après quelques images emprisonnées dans la boîte de mon Samsung, je dévale la rue des jardins et les escaliers de la Rue de Saïda, jusqu’au Boulevard Oudinot, puis ce sera la Rue du Vieux Château et le Cinéma Le Familia.
Je suis derrière l’ancienne Préfecture, les immeubles des boulevard Oudinot et Stalingrad sont à peu près dignes du terme « habitations ». Par contre, toutes les perpendiculaires abritent des ruines qui rivalisent entr’elles. Les maisons minées par l’humidité s’effondrent dans la plus grande indifférence. Un plan d’urgence semble indispensable pour faire face à cette situation de vétusté immobilière et de précarité physique et sociale que les habitants du quartier subissent. Rue des Jardins, un rat gros comme un chat m’avait coupé le trottoir, j’imagine que ces rues doivent être désormais leur quartier réservé.
Je rentre à l’hôtel, je prends un café, il est temps que je redescende Place d’Armes.
Une foule indescriptible se tient déjà devant la Mairie. J’imagine mal tous ces gens participer à la visite des fortifications. Plusieurs groupes de louveteaux et scouts musulmans, en tenue, bien encadrés sont assis à même la pelouse. Je discute avec les scouts accompagnateurs qui me confirment que les différentes patrouilles, signes distinctifs de couleur différente, suivront la conférence. Un coup de sifflet et tous ces petits émules de Sir Baden-Powel s’organisent en rangs, presqu’en ordre de bataille. Je rejoins les groupes devant le théâtre. Sur les marches, trois conférenciers équipés de portevoix essaient d’intéresser les gens au programme, en français, en espagnol et en arabe. Les groupes se forment, j’intègre celui de Javier, une centaine de personnes.
Nous commençons par la Rue Philippe et le Château Neuf. Je commence à prendre des photos pour illustrer mes notes. Alors là, panique à bord, mon appareil ne répond plus ! Hier soir j’avais oublié de le mettre en charge, et compte-tenu du régime que je lui impose, il se met littéralement en grève, sans préavis, mais légitime.
Tant pis, je ferai la visite sans clic – clac :
- Le Rosalcazar (ou Château Neuf), fortification sur la rive droite du ravin Raz el Aïn, avec de longues et hautes murailles, échauguettes et tunnels de communication avec les autres fortifications et citadelles. Sur la grande muraille côté Est, celle qui surplombe la Rampe Valès, est sculpté l’écusson du roi Philippe V avec mention 1701. Le côté Ouest de la citadelle porte les donjons. Le palais, lui, fut construit en 1792 par le bey El Kébir.
- La promenade de Létang (que je connais maintenant dans ses moindres recoins).
- Torregorda qui n’était pas une fortification proprement dite, mais faisait partie, comme les forts de Santa Barbara, San José, San Antonio et Saint Nicolas d’un circuit de connexion qui garantissait les réseaux de tunnels.
- Les forts Saint Philippe et Saint André qui constituaient sur la rive droite de Raz el Aïn une barrière partant du quartier juif (le Derb) jusqu’au Tir au pistolet. Ces fortifications continuent d’avoir une fonction militaire.
- La Porte d’Espagne (1589), voûte surmontée d’un riche écusson aux armes du Royaume d’Espagne. Elle fut restaurée en 1950, mais depuis le site est squatté.
- La Porte de Tlemcen qui donne accès à la Place de Quinconces
- La Casbah, le plus ancien quartier d’Oran, fondé au Xème siècle, fut le siège du Gouverneur de la ville dénommé le « Castillo Viejo ». A la reprise de la ville, le bey Bouchelaghem en fit sa résidence y aménageant des grottes (villadérias) pour ses troupes. Actuellement des dizaines de familles squattent les lieux, et je vous laisse imaginer l’état de conservation de ce patrimoine.

Midi et demi, la visite se poursuivra cet après-midi par la Ballarte de la Campana, la Porte du Santon (fortin à deux tours, comme l’élection présidentielle !!!) qui contrôlait l’accès au port, le jardin Welsfort, la plus petite place d’Oran délimitée par la plus petite rue de la ville dite rue de la Conduite d’eau, le Caminico de la Muerte, le Fort Saint Grégoire qui appuyait le fort Lamoune en verrouillant l’accès à Mers el kébir, et enfin le fort de Santa-Cruz.

Avec quelques kilomètres de plus à la semelle des mes souliers, je me pose dans un kébab, Rue René Estienne, tout près de Karguentah, devant un coca bien frais et un fumant sandwich à la Calentica. De toutes les calenticas que j’ai mangées à Oran, c’est celle que je préfère avec celle de « Houari Calentica » rue de la Révolution. Donc si vous allez à Oran, vous connaissez l’adresse.
Je rentre mettre en charge ce c… d’appareil photos. N’ayant « plus d’outil pour travailler », je n’ai plus qu’une solution : la plage.
On vient me chercher à 14h15 (après la prière) et direction la corniche.
Tout au long du trajet je remarque qu’il y a du monde sur les plages et que les parkings sont pleins. Evidemment, c’est Vendredi.
Arrivé aux Andalouses, la Méditerranée est bleu turquoise jusqu’à un trait bleu marine qui la délimite du ciel. Quelques jeunes gens jouent au badminton avec une balle en bois, genre balle de golf,et des raquettes en contre-plaqué, je vous laisse imaginer le confort d’une sieste sur le sable avec un tel boucan. Je ne veux pas me déplacer pour ne pas les vexer, d’autant qu’ils redoublent de figures acrobatiques devant moi s’imaginant que j’apprécie leur souplesse et leurs prouesses. De toutes façons, un peu plus loin, d’autres jouent au foot et ce n’est pas plus agréable.
Quelques baigneurs que je rejoins, l’eau est fraîche mais le bain est très agréable, surtout dans les courants chauds.
Je passe mon après-midi comme un lézard, inconscient sans casquette ni parasol. Ce soir sous la douche, je découvrirai que je suis transformé en langouste de Cuba !
De plus en plus de monde, les familles arrivent chargées de couffins, de parasols, de chaises pliantes, les enfants sautant sur le sable brûlant, leurs chaussures à la main. Le comble du paradoxe !
18h30, je ramasse mes affaires, il faudra certainement 2 heures pour rentrer à Oran à cause de la circulation.
Arrivé à l’hôtel, la douche me rappelle mes coups de soleil, mais çà ne me décourage pas.
On vient me chercher vers 21h30, j’ai envie d’aller manger une pizza chez Oscar sur l’avenue de Choupot. Arrivés chez Oscar, c’est l’heure de la dernière prière (as-isha, prononcez Aïcha c’est plus facile et en phonétique vous ne risquez d’offenser personne).
La pizza aux 3 fromages est excellente, on me reconduit à l’hôtel, il est presque minuit.




Boulevard Joffre (Bd Maata)




La Synagogue a été entièrement réhabilitée en 2009.
C'est en 1975 qu'elle deviendra la Grande Mosquée Abdallah Ibn Salem,
riche juif médinois converti à l'Islam.
Le premier imam fut Cheickh Zoubir Abdelkader


L'intérieur de l'édifice il y a 60 ans


L'intérieur aujourd'hui


L'intérieur aujourd'hui





Boulevard Joffre, nous sommes un peu plus bas que la Synagogue,
Place Valero (Place El Mokrani)
(arrêt des bus face au Boulevard Sébastopol)


Côté ouest de la Mairie


La façade de la Mairie


Place d'armes (Pl. du 1er Novembre)


Le soleil se lève sur la façade du théâtre


Le théâtre vue du Cercle Militaire


Rue Le Pelletier (rue Laouedj Mohamed)
vers la rue de Lutzen


Rue Le Pelletier, vers la Place d'Armes


Arrière du théâtre
(angle rue Le Pelletier et rue de Lutzen)


Rue de Lutzen (rue El Arbi Messaoud Ouafi)
depuis la rue des Jardins


En descendant la rue des Jardins


En descendant la rue des Jardins


Toujours en descendant la rue des Jardins


L'hôpital Baudens


La Calère et le Belvédère


L'impasse Wagram (rue des frères Hamida)
les escaliers montent rue de Wagram
sur la droite, la rue de l'Aqueduc


Les escaliers de la rue Bautzen (rue Bentahar Houari),
face à l'arrière du théâtre


La rue de l'Aqueduc


La rue de l'Aqueduc
au dessus entre les deux immeubles en ruines, la rue de Friedland


Les escaliers du bas de la rue de Wagram
aboutissant rue des Jardins


L'hôpital Baudens


De la rue des Jardins, les tours du Château Neuf


Santa Cruz, le clocher de St Louis et l'hôpital Baudens


Au centre on aperçoit le toit de la Salle Marcel Cerdan


Le clocher de l'Eglise St Louis et Baudens


Vue sur le Murdjadjo, depuis une fenêtre dans un immeuble en ruine



Vue sur le Murdjadjo


Le clocher de l'Eglise St Louis et Baudens


En descendant la rue des Jardins


En remontant la rue des Jardins


La rue de Saïda (qui a gardé son nom)
au fond on aperçoit la façade du cinéma Le Familia


Toujours la rue de Saïda


La rue de Rome (rue Aïn Tedelès)


Je pense que c'est la rue Trobriant (rue Takhmaet)


Boulevard Stalingrad (ex Bd du Docteur Molle)
au fond, parallèle, le Boulevard Oudinot (Bd des Frères Guerab)
La rue qui traverse doit être la Rue de Rome


Le cinéma "Le Familia", Boulevard Oudinot


Le Familia


Le boulevard Oudinot


Visite guidée des fortications de la ville

Mon appareil-photos n'a plus de batterie, désolé















suite
le 22 mai ...